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Les solutions efficaces face à la canicule 

C’était l’un des enjeux écologiques soulevés par la convention citoyenne pour le climat et aujourd’hui remis sur le devant de la scène pour les militants du collectif Dernière Rénovation, qui ont brièvement bloqué la 9e étape du Tour de France début juin. La rénovation thermique des logements trouve aujourd’hui un nouvel écho avec l’envolée des prix de l’énergie, mais aussi la canicule. Loin de seulement permettre d’économiser du chauffage en hiver, la rénovation des passoires thermiques, qui représentent environ 17% du parc immobilier français, peut également être synonyme de sauvegarde de la fraîcheur en été, sans avoir à passer par les traditionnels climatiseurs, particulièrement énergivores.

Face à des épisodes caniculaires de plus en plus fréquents, de tels travaux pourraient s’avérer particulièrement bénéfiques sur le long terme, autant en termes de dépenses, de confort que d’écologie, ce qui est assez rare pour le mentionner. Intéressé? Il existe différents types d’aides publiques pour aider les propriétaires à se lancer dans de tels travaux.

Quelles sont les aides à disposition?
Pour des travaux réalisés dans un logement âgé d’au moins deux ans, les propriétaires ont accès au dispositif Certificat d’Économie Énergie (aides des fournisseurs d’énergie pour inciter les propriétaires à engager des travaux de rénovation), à l’éco-prêt à taux zéro (sur 20 ans pour un montant maximal de 50 000€) ainsi qu’à l’aide MaPrimRénov’ (que le propriétaire occupe ou loue son logement). Il y a également l’aide MaPrimRénov’ Sérénité (pour les propriétaires occupants aux revenus modestes, qui souhaitent réaliser des travaux assurant un gain énergétique d’au moins 35% dans un logement construit il y a plus de 15 ans, qui n’ont pas souscrit de prêt à taux zéro ces cinq dernières années et dont le logement constitue la résidence principale). Vous pouvez aussi recevoir des aides de votre collectivité territoriale (définies selon les modalités de chaque collectivité et obéissant à des barèmes régionaux, pour des logements construits depuis plus de deux ans), bénéficier d’une réduction du taux de TVA à 5,5% et enfin d’un prêt à l’amélioration de l’habitat de la CAF (réservé aux bénéficiaires d’une prestation familiale, le montant peut couvrir jusqu’à 80% des dépenses dans la limite de 1067€ et est soumis à un taux d’intérêt à 1%).
La plupart de ces aides sont cumulatives entre elles. À noter que pour en bénéficier, il faut recourir à un professionnel certifié RGE (Reconnu Garant de l’Environnement).

Quels types de travaux prioriser?
«On retrouve les mêmes types de travaux pour préserver la fraîcheur en été et la chaleur en hiver, explique Frédéric Delhommeau, directeur Habitat et rénovation à l’Agence Parisienne pour le Climat (APC, service public). En dehors des volets et des stores avec un système extérieur, la priorité pour occulter les rayonnements solaires est l’isolation des murs. Il faut pour cela privilégier les matériaux biosourcés, comme la ouate de cellulose ou la laine de bois, efficaces en hiver comme en été, qui réduisent énormément le temps que met la chaleur à traverser les murs.» Ainsi, un logement bien isolé, par des températures à 40° C comme en a connu une partie de la France mardi, permet de rester en dessous des 30° C le temps que la nuit tombe et que le thermomètre rebaisse.

Bien sûr, les deux professionnels rappellent que le prix dépend de la ville, du type de bâtiment, de la taille du logement, des matériaux choisis, de l’étage pour la pose éventuelle d’un échafaudage, etc... «À Paris, il faut par exemple compter entre 25.000 et 35.000 euros brut, avant les aides, par logement pour une copropriété, sachant que des ménages modestes peuvent tendre vers le 0 reste à charge. Mais certains petits travaux sont peu coûteux, comme la pose de rideaux occultants ou de stores extérieurs», relate Anne-Sophie Pouzols.

La chargée de l’accompagnement des copropriétés à l’APC rappelle toutefois que ces travaux doivent être couplés à de bons réflexes quotidiens pour être efficaces. «Il y a aussi des maîtrises d’usage, comme ouvrir les fenêtres la nuit pour refaire un stock de frais, fermer dès que le soleil tape, éviter d’utiliser des appareils électriques qui chauffent, comme le four ou la machine à lever, etc... Toutes ces solutions sont complémentaires, elles ne se remplacent pas entre elles.»

Attention aux arnaques
Pour ceux qui voudraient sauter le pas, attention toutefois, les arnaques dans le domaine sont courantes. «Ils arrivent que les entreprises commencent les travaux et ne les finissent pas, ou alors ils sont mal exécutés, d’où l’impératif d’établir plusieurs devis et de les comparer, explique une juriste de l’ADIL (Agence départementale de l’information logement) de Paris. De plus, on ne le rappelle jamais assez, il ne faut signer le devis qu’une fois que vous avez fait la simulation de budget, la demande de subventions et que vous êtes sûrs de vouloir entreprendre les travaux. Une fois le devis signé, il n’est plus possible de demander d’aides.» Enfin, comme le rappelle le site public FranceRénov’, le démarchage téléphonique est interdit.

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