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Les taux d'usure vont remonter à partir du 1er juillet

Les taux d'usure vont remonter un petit peu, suivant la méthode de calcul. Une légère bouffée d'oxygène aux ménages emprunteurs.
C'est une très légère bouffée d'oxygène pour le marché immobilier. Les taux d'usure vont remonter à partir du 1er juillet. Sur 20 ans, ils vont passer de 2,40% à 2,55% voire 2,60%. Sur la durée de 10 à 20 ans, ils vont passer de 2,43% à 2,58% ou 2,63%, a révélé la Banque de France au Parisien. Ces nouveaux taux n'ont rien d'une surprise. En effet, la Banque de France et Bercy ont décidé de maintenir la méthode de calcul.

Le taux d'usure est destiné à protéger les particuliers de conditions d'emprunt abusives. Il est fixé chaque trimestre par la Banque de France. Concrètement, aucune banque ne peut, tous frais compris, prêter à un taux supérieur au taux d'usure, calculé à partir des taux moyens accordés durant les trois mois précédents, augmentés d'un tiers.

Cette remontée des taux est une bonne nouvelle pour les ménages. En effet, les taux de crédits immobiliers ont fortement progressé entre janvier et juin, or le taux d'usure est actuellement calculé à partir des crédits accordés au premier trimestre 2022. Donc de plus en plus de propositions des banques dépassent ce barème légal, faisant craindre un grippage du marché immobilier. Car, en cas de dépassement, le prêt ne peut finalement pas être accordé. La remontée des taux va permettre aux ménages d'emprunter plus ou à plus de ménages d'emprunter.

Une hausse "insuffisante"
Mais pour les courtiers, ce n'est pas suffisant. Depuis le début de l'année les hausses moyennes de taux sont de 0,50 point de pourcentage, mais atteignent 0,75 point dans certaines banques, selon le courtier Vousfinancer. François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, précisait sur BFM Business: "Tout le monde l'a un peu oublié mais habituellement, le crédit immobilier est plutôt de l'ordre de 2 à 3%". La hausse du taux d'usure demeure donc décorrélée de celle des taux immobiliers.

Maël Bernier porte-parole et directrice de la communication de Meilleurtaux, s'agace : "Cette hausse du taux d’usure demeure évidemment insuffisante car en parallèle les taux des crédits immobiliers continuent d’augmenter et sont aujourd’hui hors assurance autour des 2% pour les dossiers dits moyens. Les taux directeurs auxquels les banques empruntent se situent aujourd’hui sur 20 ans autour de 2,40%. Comment une banque peut-elle maintenir son activité de production de crédit immobilier tout en perdant de l’argent ? Qui plus est les taux des crédits vont continuer à augmenter. Le fameux effet ciseau continuera donc de se faire sentir pendant au moins les 3 prochains mois car le décalage entre taux d’usure et taux de référence (celui constaté au trimestre précédent) restera d’actualité".

Les professionnels de l'immobilier demandaient une modification de la méthode de calcul en ne prenant en compte que le mois de juin et en excluant donc les crédits accordés en avril et mai ou en suspendant temporairement le taux d'usure . Un changement qui n'a pas été accepté par Bercy et la Banque de France. "Il n'y a pas de données suffisantes à ce stade, malgré l'évolution des taux, pour pointer un problème d'accès systémique au crédit", a expliqué à l'AFP une source proche d'un membre du Haut Conseil de stabilité financière.

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Source : www.bfmtv.com