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Investissement, quel est le meilleur placement ?

La hausse des prix à la consommation va-t-elle un jour prendre fin ? Après une augmentation annuelle de 4,8% en avril 2022, l’Insee s’attend à voir l’inflation grimper à 5,2% en mai puis à 5,4% en juin. Dans ces conditions, bien difficile de trouver des placements à même de suivre le rythme de hausse des prix. Et comme l’affirme l’économiste et directeur du Cercle de l’épargne Philippe Crevel, “l’inflation et l’épargnant font mauvais ménage puisque l’inflation a vocation à éradiquer le rentier”.
Bien évidemment, laisser dormir vos économies sur votre compte courant ou sous votre oreiller ne vous sera d’aucune utilité. Vous pouvez en effet trouver quelques solutions d’épargne rémunératrices, y compris si vous êtes allergique au risque. A l’opposé du spectre, les particuliers les plus “dynamiques” peuvent plus encore tirer leur épingle du jeu, toujours à condition d’effectuer les bons choix.
Ainsi, quel que soit votre profil de risque, le capital que vous êtes prêt à placer et votre horizon d’investissement, des opportunités existent pour lutter contre la hausse des prix et préserver le pouvoir d’achat de votre épargne. Même si, autant vous prévenir d’emblée, le combat s’annonce déséquilibré, surtout si la liquidité de votre capital vous est chère.

LIVRETS D'ÉPARGNE
Vous êtes faiblement imposé et la sécurité, tout comme la liquidité, de votre capital est une priorité ? Peut-être avez-vous alors intérêt à vous pencher sur le Livret d’épargne populaire, le LEP. “Le LEP peut être un bon plan”, glisse l’économiste Philippe Crevel. Ce produit d’épargne est une solution à envisager pour les ménages éligibles (20.297 euros de revenu fiscal de référence 2020 pour un célibataire qui ouvre un LEP en 2022).
Avec un taux d’intérêt relevé à 2,2% depuis le 1er février 2022, le LEP fait figure d’Ovni dans le paysage des produits à capital garanti. D’autant plus que sa formule de calcul est particulièrement favorable en période de forte inflation. Ainsi, le taux du LEP n’est autre que le pourcentage le plus élevé entre le taux du Livret A relevé de 0,5 point et l’inflation annuelle sur les six derniers mois. Si l’hypothèse de hausse des prix à la consommation de l’Insee pour les mois de mai et juin se confirme, le rendement du LEP attendrait alors 4,4% !

ASSURANCES VIE
Placement sécurisé par excellence, l’assurance vie, ou plus exactement le fonds euros proposé sur cette enveloppe, ne rapporte plus grand-chose. A peine 1% en 2021 pour les fonds euros “classiques”, selon le cabinet spécialisé Good Value for Money, et 1,3%, d’après France Assureurs (ex-Fédération française de l’assurance) pour l’ensemble des supports à capital garanti du marché, en incluant les fonds dynamiques, immobiliers et des plans d’épargne retraite (PER).
Mais la donne pourrait avoir changé pour le fonds euros. Car l’actuelle remontée des taux devrait jouer en faveur du support à capital garanti. Ce dernier est en effet composé majoritairement d’obligations d’Etats et d’entreprises. Or, avec une Obligation assimilable du Trésor (OAT) à 10 ans de la France dont le taux est remonté à 1,60%, “les assureurs peuvent acheter des obligations à un taux moyen compris entre 2,40% et 2,60%”, avance Cyrille Chartier-Kastler, fondateur du prescripteur indépendant d’assurances Good Value for Money. Certes, “les fonds euros sont des ‘tankers’ et leurs rendements risquent de mettre du temps à augmenter”, nuance l’économiste Philippe Crevel. Mais pour Cyrille Chartier-Kastler, plusieurs facteurs plaident en faveur d’un scénario de remontée importante des taux : “L’assurance vie doit envoyer un signal par rapport au taux du Livret A pour éviter la décollecte. Et plus l’assurance vie collecte, plus les assureurs pourront souscrire des obligations à un taux élevé.” L’expert estime de plus que les assureurs iront piocher dans leurs réserves, plus précisément la provision pour participation aux bénéfices (PPB), pour verser une rémunération moyenne de 1,60% en 2022 sur les fonds euros classiques, contre 1% en 2021. Autre piste envisagée par Philippe de Gouville, “souscrire de nouveaux contrats d’assurance vie qui pourraient servir des rendements proches de ceux des obligations d’Etat, peut-être jusqu’à 2%”.

PLANS D'ÉPARGNE RETRAITE
A la différence du fonds euros du contrat d’assurance vie, les unités de compte (UC) n’apportent aucune garantie en capital. Un mal pour un bien car, comme le dit l’adage, il n’y a pas de rendement sans risque. Or, ces UC sont des supports composés d’actions, d’obligations ou d’immobilier, logés dans un contrat d’assurance vie, en parallèle du fonds euros. Le plan d’épargne retraite (PER), produit tunnel sur lequel le capital est bloqué jusqu’à la retraite, est également un contrat d’assurance vie multisupport, avec un mix d’unités de compte et de fonds euros.
Avant même de réfléchir aux actifs sur lesquels miser, le président de Yomoni, Sébastien d’Ornano, recommande de “se donner une discipline d’investissement et de lisser ses points d’entrée”. En d’autres termes, n’hésitez pas à effectuer des versements sur votre contrat à plusieurs reprises en 2022 pour profiter de différents moments de marché. Et, surtout, ne cédez pas à la panique en cas de baisse des cours sur les actions. “Sur le long terme, la performance attendue d’un bon fonds actions est à 6% ou 7% par an”, complète l’expert. Autant dire plus encore que l’inflation actuelle. Sur un plan d’épargne retraite, Philippe Crevel recommande une très forte sélectivité et de “jouer les valeurs qui ont du potentiel de développement, comme les banques qui profitent de l’inflation, ou le secteur du tourisme”.
Inutile, bien évidemment, de tout miser sur les actions, surtout si vous n’êtes pas adepte du risque. Mais si vous avez entre 35 et 40 ans, Olivier Rull, cofondateur de Caravel, plateforme de plan d’épargne éthique et solidaire, préconise “une allocation à 40% en actions, le solde de 60% étant réparti entre des sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) et du Private Equity (non coté, NDLR), pour un horizon d’investissement minimum de 15 ans”.

SCPI
C’est le placement anti-inflation par excellence. Tout du moins sur le papier. Car l’investissement dans la pierre protège en grande partie de la hausse des prix. “Surtout l’immobilier locatif, bien corrélé à l’inflation puisque les loyers sont censés la suivre avec un léger retard”, rappelle le patron d’Ismo, Philippe de Gouville. Rappelons en effet que la revalorisation annuelle des prix à la location est possible grâce à l’indice de référence des loyers, qui intègre l'évolution des prix à la consommation et a atteint par exemple 2,48% au premier trimestre 2022. C’est donc fort logiquement que les loyers résistent à la flambée des prix, puisqu’ils en profitent également, avec une rentabilité cible pouvant allègrement atteindre 4% brut. Un bémol à signaler toutefois, puisque la hausse actuelle des taux devrait à terme impacter le pouvoir d’achat des acheteurs et, donc, provoquer une baisse des prix de l’immobilier résidentiel.
Si votre budget ne vous permet pas d’envisager un investissement en direct, pourquoi ne pas envisagez la “pierre papier” ? Les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI), investies dans des bureaux, commerces, actifs de santé, d’éducation ou résidentiels, ont servi en 2021 un rendement moyen brut de 4,49%. Au premier trimestre 2022, ce taux de distribution atteignait encore 4,25%, et il devrait remonter en cours d’année. Dernière option, jouer la pierre en investissant dans des foncières cotées par le biais d’ETF spécialisés, le tout à frais réduits

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Source : photo.capital.fr